1979-1981 / 8RPIMA
Chef de corps : Lieutenant-colonel Jacques VIDAL
SOUVENIRS DU « 8 »
J’ai eu la chance de servir quatre années consécutives au « 8 », de 1977 à 1981. D’abord comme commandant en second du colonel CANN, puis comme chef de corps.
Le « 8 », entièrement professionnalisé, compose alors avec le 2e REP le fer de lance de la 11e Division Parachutiste. Et la compétition est âpre entre ces deux unités pour les interventions extérieures. Je me souviens encore de notre dépit lorsqu’en 1978 le 2e REP est désigné à notre détriment pour l’opération de Kolwezi. Parce que le Président Giscard pense qu’en cas de pertes sévères l’opinion lui en voudra moins pour la mort de légionnaires que d’authentiques gaulois.
Ces interventions extérieures constituent évidemment les temps forts d’un commandement. Pour moi, c’est surtout l’opération Saintonge aux Nouvelles Hébrides en 1980. Elle présente une grande originalité : le théâtre, archipel perdu du Pacifique, le cadre franco-britannique, la mission qui consiste à « mater » des Mélanésiens qui veulent rester français pour les obliger à devenir indépendants, enfin l’«adversaire» vêtu principalement d’un étui pénien et armé d’arcs et de flèches. Huit ans plus tard, en Nouvelle-Calédonie voisine, je devrai remplir la mission inverse, « mater » des Mélanésiens qui veulent devenir indépendants pour les obliger à rester Français. Ce qui prouve bien l’adaptabilité des paras du « 8 » !
Une anecdote concernant l’A/C Sery me revient en mémoire. Il était mon garde du corps lors de Saintonge. Comme le médecin-chef français de l’hôpital de Luganville refusait par pure anglophobie l’évacuation d’un policier vanuatais blessé, je décidais de l’extraire moi-même, accompagné de Sery. Prévenu de notre arrivée, le médecin nous barrait la porte. Je forçais donc le passage pendant que Sery neutralisait le docteur par une clé au bras dont il avait le secret ! Le médecin inondait alors en vain sa hiérarchie de rapports dénonçant notre comportement brutal.
Je me souviens aussi des opérations conduites par mes commandants de compagnie que j’ai dû observer de Castres. L’opération Tacaud au Tchad à laquelle ont pris part la 4e compagnie du capitaine Rosier, la 3e compagnie du capitaine Fabre et le DAO du commandant Arnaud. Ces mêmes compagnies ont participé à l’opération Barracuda qui a permis de mettre fin au règne de sa Majesté Bokassa 1er. Moi-même j’ai eu le plaisir de commander le détachement de Bouar avant de quitter mon commandement.
Je me souviens enfin des grands évènements qui ont marqué la vie du régiment. La manœuvre Gallia en Espagne où, en approche de nuit, le « 8 » devait exceptionnellement battre en retraite face à une charge de taureaux de combat ! Les visites d’autorités dont le président Giscard d’Estaing, le chef d’état-major des armées des Etats-Unis, le général Jones, et le général Bigeard alors président de la commission de Défense de l’assemblée nationale.
Par-dessus tout je me souviens d’un régiment extrêmement soudé grâce à la qualité des rapports humains qui transcendait les origines et les grades, et se manifestait notamment lors de repas de corps mémorables dans le gymnase. Cette cohésion revit instantanément lorsque les Anciens se retrouvent à l’occasion des cérémonies commémoratives ou des passations de commandement.
Commandant en second : Lieutenat-colonel Bernard SERPOL
Chef du BE : Lieutenant-colonel Michel BILLOT
1 Cie : Capitaine Jean-Michel HAPPE
2Cie : Capitaine Marie-Paul PERRIN
3Cie : Capitaine Olivier FABRE
4 Cie : Capitaine Jacques-Marie ROSIER
CA : Capitaine Jean-Philippe BORDAHANDY
CCS : Capitaine René FIOR
11 Cie : Capitaine Daniel MARCHAND
2 ANS DE COMMANDEMENT
ALLO ANCRE ICI DRAGON
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ALBUM PHOTOS
VIDEOS
Independance du VANUATU
http://fresques.ina.fr/independances/fiche-media/Indepe00155/independance-du-vanuatu.html
Opération BARRACUDA
4eme Cie du 8 20 septembre 1979
2eme Cie