APPELE DU 8
ANCRE D'OR MAI 2023 Gerard CHOLLEY raconte
Parcours d’un appelé au 8ème RPIMa
En 1964
Jean-Marie DURAND
Comment je suis arrivé au 8 :
Pour bénéficier d’un sursis afin de terminer éventuellement ses études il fallait avoir un certificat de Préparation militaire. Donc, à 17 ans avec un copain je vais au centre de PM de mon village. Un officier biffin de réserve nous reçoit et nous demande quelle spécialité nous voulions et nous tend une liste : élèves gradés, transport auto etc. rien d’intéressant SAUF : parachutistes. Un pote plus vieux que nous avait fait ce choix et il avait effectivement sauté. Donc nous disons : parachutistes. « avez-vous l’autorisation de vos parents ? Bah non –« revenez avec. » Chez lui comme chez moi, même cirque : vas voir ta mère, laquelle répondait vas voir ton père. Bref nous retournons au centre avec le papelard. Alors l’officier biffin sort une feuille blanche et écrit : Garnier André, Durand Jean-Marie. Nous étions les deux seuls alors que 150 mecs étaient passés…
Au premier jour de l’instruction nous nous retrouvons quand même une quinzaine contre 250 biffins. Nous avions des tenues cam, un béret bleu et des rangers alors que les biffins avaient des bérets noirs, des treillis un peut vert et des chaussures persos. Et, ils ne venaient pas nous emmerder mais se poussaient plutôt. Nous étions bien meilleurs qu’eux au tir (de plus, eux tiraient des 22 long rifle et nous des 7 / 5 de guerre. Je réussi les tests techniques mais le toubib écrit que je suis ‘à revoir avant de sauter’. Il me manque 4 kg de poids, de plus je dois attendre mes 18 ans révolus. A 18 ans et quelques jours je me pointe à Versailles au centre PM Para.
Je suis le seul à ne pas avoir sauté. Le capitaine No Mura, ancien du BEP à Dien Bien Phu, me reçoit : « pourquoi : à revoir avant le saut » ? Je suis trop léger mon capitaine.
« Tu veux sauter ? » OUI MON CAPITAINE ! « Chef Lechevalier équipez moi ce jeune homme. »
Donc dans le Nord je me retrouve à sauter en tête à la porte . Vélizy-Villacoublay. Saut avec un roulé-boulé académique. Je fais mes 4 sauts de brevet et plus car c’était ‘OPEN BAR’. Je fais aide-moniteur pour continuer à sauter. 20 sauts en tout. Je rate mon bac. Maths. Et je résille mon sursis. Aux trois jours je réussis les tests avec une bonne note, on me propose les tests E.O.R. que je réussis. On nous annonce que le les E.O.R. partent en janvier. Mais pour aller dans les paras il me fallait sortir des E.O.R. dans les 6 premiers. Pas accessible pour moi en niveau d’instruction générale et physique. Je dis non et que je veux partir de suite. L’appelé-chef de la manip râle un peu et en prend un autre.
Le jeune toubib veut me mettre inapte, je lui explique que j’ai déjà 20 sauts. « bon je te mets apte mais je ne veux plus te voir »
Nous sommes en 1964. Le putsch des généraux a eu lieu en 1962, c’est la chasse « aux sorcières » surtout dans les TAP. Sur la quinzaine de potes brevetés de la PM Para nous sommes seulement trois à être allés chez les TAP. Donc je me retrouve devant un commandant de l’armée de l’air qui veut ABSOLUMENT que je fasse mon service chez les ‘gonfleurs’ d’hélice. Je lui explique mes 20 sauts. « mais vous pourrez aussi sauter chez nous ». Et là, je sors un papier militaire officiel qui écrit que : J’AI LE DROIT DE CHOISIR MON CORPS ! Le commandant des gonfleurs d’hélice devient blanc de rage. « vous allez recevoir des propositions » Effectivement je reçois une liste de régiments paras… METROS ! Je raye tout et ne mets que des régiments colos : le 1 de Bayonne , le 2 Madagascar , et le 3 je sais pas où.
Ma feuille de route arrive : le 8 à Castres.
Nous sommes attendus à la gare. Deux camions. Je suis dans le dernier. Donc je vois un Para, armé, fermer la grille juste après le passage du bahut. Là, il me revient en tête les paroles de la chanson de Johnny Halliday : « les portes du pénitencier se sont refermées ».
Et là, les surprises commencent.
En 1966
Arrivée à la gare de CASTRES le 3 mai 1966 entre 7/ 8 heures du matin à peine sorti de la gare un sergent nous a fait monter dans les G M C ( bâchés ) le parcours m'a semblé long ( au fond du camion ) de la gare au quartier FAYOLLE
Première distribution quart, fourchette, cuillère direction le réfectoire ( récent) pour un petit déjeuner
Nous avons voyagé d’un bâtiment à un autre toute la journée et en fin de journée nous avons trouvé notre chambre de 8 lits superposés donc 16 par chambre toujours en civil nous avions touché draps et couvertures
Le 4 il y eut le coiffeur bâtiment central ( c’etait l’époque des cheveux long le coiffeur c'est régaler ) et perception du paquetage ( sac marin )
Le 5 au matin il y eut une prise d’armes en l’honneur du départ du cd TOMASI .Après les choses ont changé ce n’était plus de la rigolade formation des 4 sections à la
11 ème compagnie du capitaine ROUSSEL
MAI JUIN
Affecté à la 3 ème section lieutenant MANTION ,sergent-chef MONTIGNON, sergent MARCOTTE, BRICARD, caporaux BORDERIEUX, AUBERT, FLAJOLET
Début JUILLET départ pour PAU pour ceux qui deviendrons caporaux 813 promotion du lieutenant THEODOLY qui deviendra plus tard chef de corp du 8, mon n° de brevet 247161 obtenu le 13 juillet 1966 donc prive de défile sur les champs Elysée mais avant de partir pour PAU on avait fait toutes les répétitions tous les jours (pas de chance)
16 JUILLET départ première perm depuis le 4 MAI de 12 jours ( ouf )
AOUT, SEPTEMBRE Peloton Elève Gradé avec le lieutenant MANTION
OCTOBRE direction la C A avec le lieutenant LUBEIGT mortier 81 nommé caporal donc chef de chambrée
NOVEMBRE, DECEMBRE, Peloton Sous- Officier au camp de GER avec le lieutenant MANTION ( anecdote nous étions 5 à partir pour GER mais pas de camion pour nous emmener à la gare avec armes et sac marin donc raté le train attendre l’autre début après-midi arrivée à Ger le soir on a eu droit au ramdam )
JANVIER 67, retour à la CA comme caporal- chef section Mortier de 81 du lieutenant LUBEIGT jusqu' au 27/04/67 ou je fus nommésergent et je restais à la CA jusqu' à ma libération le 23/08/67
Pour moi avoir eu le lieutenant MANTION Généralà l'heure actuelle et connaitre son parcours jusqu' à maintenant pour mes trois formations militaires c'est inespéré cela reste un souvenir de premier ordre, pas toujours facile la discipline était assez dure ; l'appel du soir surtout je pense que depuis il y a eu un peu de relâchement ( les paquetages mal rangés volaient par les fenêtres, bonheur des libérables à qui leur manquaient des effets
Maiscela permis de former des hommes qui maintenant sont de très bons citoyens
J'ai eu le plaisir de prendre la garde au poste de police en tant que sous officier le jour ou le colonel BIGEARD a reçu son képi de General des mains du colonel MOURRIER (il me dit alors mon p it gars maintenant sergent tu restes parmi nous mais je ne suis pas resté ma place dans le civil m'attendait )
Les 16 mois au grand 8 même à cette époque n’était que du bonheur dans les manœuvres ,défilés ,sauts, même les 15 jours passés avec la section en ALGERIE du 1/04/67 au 16/04/67 que j'ai eu le plaisir de faire reçu par le 2 REP de BOU SFER qui allait bientôt revenir en CORSE
Merci pour son récit au para du 8 Sergent appelé Bernard Guerin qui passe une retraite paisible en région parisienne
Etienne TONIN
Bonjour,
En recherchant l'article du journal "Le Monde" de ce début décembre 2022, traitant du 8è avant son départ en Roumanie, je suis "tombé " sur le site.
Après ma préparation militaire et cinq sauts (Dakota et Nord Atlas) , je fus affecté à Castres en janvier 1966 (66/1A).
Suite à un stage radio à Pau, j'ai été désigné radio du colonel Drouin au sein de la CCS.
Au total j'ai sauté près de 50 fois tant sur la DZ de Castres que celle de Francazal.
Ma proximité avec le colonel fit que j'ai côtoyé, en manœuvres, Marcel Bigeard, impressionnant de simplicité, commandant de la division parachutiste après son passage à la tête de l'Ecole des Troupes Aéroportées à Pau.
en réactivant la machine à mémoire sur ces événements de jeunesse, m'est revenue la projection à Castres du film "Les Centurions" sortir en mai 1966. Tout le régiment garnissait les places du cinéma local pour assister aux missions du 10è RP en Algérie.
Je garde un bon souvenir de mes seize mois au quartier Fayolle.
Sergent Etienne TONIN brevet 242078
Commentaires
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- 1. Mery Le 26/01/2024
Classe 66/1/A brevet n° 244025 chef de section lieutenant Pélissier (SER). -
- 2. Bourget Le 08/03/2023
J'aimerais savoir ce qu'est devenu mon camarade du 8ème RPIMA Thierry Le Foulon -
- 3. pinazo Le 04/11/2022
je suis de la classe 68/1C breveté prémilitaire puis la fameuse plaque à vélo No 272884 puis séjour en Algérie quelle magnifique régiment le 8eme RPIMA; amitiés paras -
- 4. Navarro Le 13/11/2021
Mon cher Bernard, nous sommes de la même génération et au 8 dans la même période.
Moi 2eme Cie en face de toi et toi à la CA.
Également même promotion pour le brevet à Pau en juillet 66. Nous étions au camps léger sous les guitounes 56.
Moi 247 082 et toi pas très loin.
J'étais engagé avec le 1er RPIMa et après mes pelotons, j'ai rejoins Castres, très beau régiment où j'ai passé 3 ans.
Nous sommes amis sur Facebook et correspondons régulièrement par mail, sans se connaître vraiment.
Peut être un jour nous nous rencontrerons, je suis en Bourgogne, proche de Dijon, si tu passes dans le coin, tu est le bienvenu avec ton épouse.
Au plaisir.
Amitiés Para.
Jean Navarro -
- 5. Colom y vicens Le 19/05/2021
Classe 66 2 à j etais aussi la et fait tout ça quel souvenir
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